Les Keller n'en perdirent pas pour autant espoir de voir la condition de leur fille s'améliorer et prirent contact avec le docteur Alexander Graham Bell, inventeur célèbre mais surtout professeur pour sourds- muets, qui les orienta vers la Perkins Institution for the Blind de Boston, Massachusetts.
Le responsable de cette institution mit alors à leur disposition celle qui devait bouleverser définitivement la vie de leur fille : Anne Mansfield Sullivan.
L'arrivée d'Annie Sullivan chez les Keller, le 3 mars 1887 ("le jour le plus important dont je puisse ne souvenir", selon Helen) marqua le début d'un processus "miraculeux" qui devait conduire la jeune fille d'un état quasi- sauvage au diplôme "cum Laude" (avec les félicitations du jury) du prestigieux Collège Radcliffe quelque 17 ans plus tard...
Après beaucoup d'essais infructueux, Annie, tout en versant de l'eau froide dans la main de son élève, épela sur la paume de cette dernière le code alphabétique "water" (eau).
Helen comprit enfin que ce code nommait la chose froide qui coulait entre ses doigts : le "no world" venait de voler en éclats. Le soir même, Helen avait déjà appris 30 mots.
A la suite de cette "renaissance", Helen se révéla si douée qu'elle posséda rapidement l'alphabet manuel et put bientôt apprendre à écrire. 6 mois plus tard, elle connaissait plus de 600 mots.
A l'âge de 10 ans, elle maîtrisait le Braille et savait même se servir d'une machine à écrire. Elle exprima alors son désir d'apprendre à parler.
En 1894, elle part pour New York avec Anne rejoindre l’école pour malentendants Wright Humason. En 1900, elle est admise au Radcliffe College, université d’arts libéraux féminine située à Cambridge. Elle apprend à parler et devient capable d’ "entendre" ce que disent les gens en touchant leurs lèvres.